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Beauty and the Beast

La Belle et la Bête

 

Oeuvres/Works

- La Belle et la Bête / Beauty and the Beast , Jeanne Marie Leprince de Beaumont, 1765

- La Belle et la Bête / Beauty and the Beast, Walt Disney Studios, 1991

 

En apparence, l'adaptation de la Belle et la Bête par les studios Disney semble fidèle au conte de Jeanne Marie Leprince de Beaumont. Néanmoins, intéressons nous plus précisément à cette version qui se révèle en définitive largement simplifiée.

 

Tout d'abord, le scénario conserve bien les éléments d'origine: le père, Belle et la Bête. Cependant, les autres membres de la famille de Belle sont supprimés. En effet dans le conte, Belle a trois frères très serviables mais aussi deux sœurs aînées terriblement orgueilleuses. Pourtant, ceux-ci n'apparaissent pas dans le film Disney ce qui retire un certain cadre familial. Par ailleurs, le statut social de la famille évoqué dès la situation initiale dans le conte est différent dans le film. En réalité dans le conte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, Belle vit dans une ville et son père est un marchand extrêmement riche qui perdra par la suite son bien, tandis que dans l'adaptation, Belle demeure dans un petit village de campagne avec son père Maurice, inventeur incompris, mais il ne semble pas disposer d'une grande fortune. Ces éléments du conte étaient pourtant réellement importants puisqu'ils nous exposaient la bonté de la Belle qui tâchait d'être heureuse et continuait à aider son père même après qu'il ait perdu sa fortune « Quand je pleurerai, mes larmes ne me rendront pas mon bien; il faut tâcher d'être heureuse sans fortune  ».

 

En second lieu, les studios Disney suppriment des personnages mais ils en créent également des nouveaux. En effet, un personnage très égocentrique nommé Gaston joue un rôle important dans le film puisqu'il incarne le mal. Il met en place un stratagème pour faire interner le père de la Belle dans un asile, afin qu'elle ne puisse plus refuser sa demande en mariage mais il cherche aussi à tuer la Bête après avoir découvert que celle-ci est liée d'amitié avec Belle. Nous pouvons dire que Gaston remplace donc le rôle des deux vilaines sœurs de la Belle présentes dans le conte. Cependant, Gaston n'est pas le seul personnage créé par les studios Disney. Effectivement, l'adaptation donne vie à des objets tels que le chandelier Lumière, l'horloge Big Ben ou encore la théière Mrs samovar qui ont pour rôle d'amadouer la Bête tout en la rassurant et en essayant de la rapprocher de Belle. Bien évidemment, ce rapprochement représente un certain intérêt pour ces objets enchantés car si le sortilège de leur maître est rompu, le leur le sera aussi et ils pourront redevenir humains.

 

Ensuite, la révélation du conte disparaît dans le film ce qui est assez décevant car l'effet de surprise est supprimé. En effet, c'est seulement à la fin du conte que nous découvrons le secret de la Bête condamnée à rester sous cette figure à cause d'un sort qui lui a été jeté par une méchante sorcière, et qui a pu se rompre grâce à l'amour que lui porte Belle. Au contraire dans la version de Disney, le secret de la Bête est révélé au public dès le début du film. Après avoir refusé d'héberger une vieille mendiante dans son château en échange d'une rose, le prince est transformé en Bête par cette mendiante qui s'est soudainement transformée en créature enchanteresse.

 

Pour poursuivre, l'un des changements les plus importants opéré dans l'adaptation du conte est l'intérêt de la rose. Dans le conte, la rose est le présent que Belle demande à son père de lui ramener avant qu'il ne parte en voyage pour des affaires de marchandise. Après s'être réfugié dans le château de la Bête pour y passer la nuit, il dérobe une rose dans le jardin, poussant cette-dernière à lui demander une de ses filles en sacrifice. La rose symbolise la faute du père dans le conte et c'est ce qui permet la rencontre entre la Belle et la Bête. Dans le film, cette rose n'est pas présentée de la même façon puisque c'est le présent que l'enchanteresse propose au prince en échange d'un abris pour la nuit. Cette rose a la particularité d'être enchantée, ainsi elle symbolise le temps qu'il reste à la Bête pour parvenir à rompre le charme en se faisant aimer par une femme.

 

Par la suite, les notions de pardon et de punition instaurées dans le conte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont sont complètement effacées dans l'adaptation Disney. Premièrement, la notion de pardon est perceptible dans le conte quand Belle, qui subit au quotidien les moqueries de ses sœurs admet qu'elle les aime quand même et qu'elle les pardonne:« Elle était si bonne qu'elle les aimait, et leur pardonnait de tout son cœur le mal qu'elles lui avaient fait ». De plus, la notion de punition est elle aussi effacée car dans le conte, les deux vilaines sœurs de Belle sont punies de leur méchanceté grâce à une fée qui les transforme en deux statues de pierre conservant leur raison pour être témoins du bonheur de leur sœur. L'adaptation Disney ne retranscrit à aucun moment cette idée de punition dans le film.

 

Pour conclure, la moralité du film Disney respecte celle du conte en incitant les jeunes filles à surmonter les frontières de l'apparence, en apprenant à aimer un être pour son essence et non pas pour son apparence physique. Cependant, l'adaptation Disney a desservi le conte tout d'abord en supprimant le cadre familial et en modifiant le statut de la famille de Belle qui témoignait pourtant parfaitement de la bonté de la jeune femme. Ensuite, l'idée de donner vie à des objets rend le film assez enfantin visant un public moins large que le conte. Enfin, les notions de pardon et de punition sont complètement retirées de l'adaptation ce qui entraîne également la suppression de certaines valeurs instructives du conte en laissant place comme bien souvent dans les classiques Disney, à une version manichéenne .

 

 

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