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Rapunzel (Tangled)

Raiponce

Oeuvres/Works :

- Raiponce / Rapunzel, Jacob & Wilhelm Grimm, 1812

- Raiponce / Tangled, Walt Disney Studios, 2010

Raiponce, une histoire connue et reconnue à travers son adaptation cinématographique par les studios Disney mais souvent très peu par le biais du conte. Celle-ci nous réserve tous comptes faits beaucoup de comparaisons et d'interprétations possibles puisqu'entre ces deux histoires et ces deux créations il y a un pas considérable, pour ne pas dire qu'elles n'ont pratiquement rien à voir.

 

En premier lieu, l'adaptation est surement plus cohérente au niveau de certains éléments. En effet, Raiponce est enlevée par la sorcière dans le film, pour lui permettre de jouir durant sa vie entière des pouvoirs que détient la longue chevelure de la princesse. En effet, durant l'enfantement de Raiponce, la reine eu besoin d'un remède pour ses douleurs et ses maux, par conséquent la fleur légendaire, magique, fut le seul moyen de guérison pour celle-ci. La sorcière qui protégeait cette plante depuis si longtemps, a donc souhaité la récupérer et a mis en place le kidnapping de la princesse afin de garder intact ses cheveux. Ils détiendraient le pouvoir éternellement à condition de ne jamais les couper. Ces cheveux lui garantissent une jeunesse éternelle et une guérison instantanée des blessures, des facteurs demeurant bénéfiques selon elle. Dans le conte, l'enlèvement de Raiponce n'a pas lieu, en effet c'est l'action de la mère afin d'obtenir des raiponces fraiches durant sa grossesse qui portera préjudice à l'enfant par la suite, et qui causera sa perte. Par conséquent, le père qui s'est introduit chez la sorcière a dû céder son enfant en guise de marché pour subvenir aux besoins de sa femme. À l'époque, les frères Grimm ont voulu mettre en avant une certaine peur de la superstition et du refus de celle-ci, également présente dans la société durant cette période. La superstition fait référence au père lorsqu'il se retrouve face à une sorcière, une personne synonyme de mal et de méchanceté (une caractéristique qui se relève plutôt fausse sur laquelle nous reviendrons par la suite). La cohérence du conte n'est pas vraiment définie puisque les parents abandonnent leur fille dont il rêvait tant "un mari et une épouse qui souhaitaient depuis longtemps avoir un enfant" aux mains d'une sorcière dont ils ont peur, uniquement pour assouvir la faim de madame... pas vraiment logique. Le contexte du film paraît nettement plus justifié en ce qui concerne l'enlèvement de l'enfant malgré que la sorcière veuille donner une leçon aux parents dans le conte, et le fait que le film ajoute une sorcière qui est plus méchante qu'attentionnée par rapport au conte des frères Grimm. Et rappelons aussi que les "sorcières", par rapport au conte de Grimm, sont plutôt, à l’origine, des sages-femmes et non des personnes aigries, comme dans l'adaptation. Pour en revenir à l'incohérence du conte, il y a aussi un élément qui ne passe pas inaperçu, la sorcière laisse Raiponce vivre hors de la tour jusqu'à ses 12 ans, mais comment a-t-elle fait pour monter sans l'aide des longs cheveux de celle-ci ?

 

En second lieu, la version de Raiponce par les frères Grimm est plutôt pauvre en péripéties, elle raconte une histoire assez traditionnelle. En effet, cette version conte l'histoire d'un prince tombant amoureux à l'écoute du premier son de la voix de sa belle. Cette version paraît illusoire comptes tenu du film, qui est beaucoup plus riche. L'adaptation apporte de l'action, de l'aventure mais également du comique et bien évidemment, de la nouveauté. En effet, le rituel du prince qui entend le chant de sa bien-aimée et veut à tout prix l'épouser le plus tôt possible semble dénué de sens et de vérité (il y parvient rapidement ici, dès leur première rencontre). Toutefois, le conte originel ne traite pas d'une princesse en tant que personnage principal, ce que les studios de Disney ont repris. De cette manière, nous pouvons penser que l'histoire de Disney sera similaire à celles que l'on peut voir habituellement, mais pas le moins du monde, le cheminement des évènements se fait avec naturel et l'histoire d'amour s'approche donc plus d'une anecdote réelle. Nous n'avons bien sur pas évoqué le "happy end", qui est la plupart du temps, comme ici, inévitable pour Disney. La fin du conte n'est pas vraiment heureuse, puisque Raiponce finit punie par sa fausse mère, et est envoyée dans le désert. Elle retrouve finalement son prince, venu la retrouver, mais lui, est devenu aveugle à cause d'un accident qui s'est produit suite à sa discussion avec la sorcière. 

 

De plus, pour en revenir à la sorcière, c'est elle dans les deux cas qui est la principale personne protectrice à l'égard de la protagoniste, elle est la première à s'occuper d'elle, de son éducation. Effectivement, nous ne pouvons pas vraiment dire que la sorcière des frères Grimm est une personne semblant méchante ou malintentionnée puisque son seul but est de faire payer au père son acte importun de s'être introduit chez elle. Cependant, dans l'adaptation, le côté indisposé de Madame Gotel n'inspire pas confiance et nous avons conscience de ses intentions à l'égard de la jeune fille. Raiponce, qui devient petit à petit une femme, s'inquiète pour ce qui est du côté surprotecteur de Madame Gotel. C'est d'ailleurs une caractéristique qu'on retrouve dans le conte et dans le film, puisque Raiponce se pose de plus en plus de questions et dès qu'elle rencontre une occasion de heurter l'inconnu, elle fait en sorte de ne pas y manquer. Chez Disney, nous avons donc une accentuation du mal par le personnage de Madame Gotel, qui renforce une attente pénible et longue pour le personnage principal. Cet élément du film permet de s'apercevoir du manque d'amour que peut ressentir Raiponce après tant d'années passées à servir de simple "escalier de service", à sa soi-disant mère. Cette "mère" qui la considère nullement comme sa fille, fait preuve d'habilité et de méchanceté en lui refusant le seul souhait qu'elle lui prononce depuis 18 ans. En effet, elle souhaite sortir de cette tour dans le but d'assister au spectacle des lumières qui se produit une fois par an, à la date de son anniversaire. 

 

Pour conclure, les studios Disney ont plutôt servi ce conte en l'enrichissant. Le conte d'origine condamne la tentation avec la mère de Raiponce qui ne résiste pas à l'attrait des plantes de la sorcière. Tandis que dans le film, le message dénoncé est plutôt la volonté de l'homme à vouloir vivre éternellement jeune et beau. L'ajout de nombreuses péripéties, d'humour, et d'action apporte au conte un public plus diversifié et plus nombreux.

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